
La Girafe : Une Espèce Menacée qui Reprend de la Hauteur
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Introduction :
Bonne nouvelle pour les amoureux de la nature : en Afrique, les girafes sont de retour. Leur population a augmenté de 20 % en sept ans. Mais attention, la partie est loin d'être gagnée...
La girafe, géante discrète de la savane
Majestueuse, élégante et unique en son genre, la girafe est l’animal terrestre le plus haut du monde. Grâce à son cou impressionnant et ses longues pattes, elle peut atteindre jusqu’à 5,5 mètres de hauteur. Mais ce ne sont pas ses seules particularités : sa langue préhensile d’environ 45 cm lui permet d'attraper les feuilles les plus hautes des acacias, et son pelage moucheté est unique à chaque individu, comme une empreinte digitale.
Il existe plusieurs sous-espèces de girafes, notamment la girafe réticulée, la girafe du Nord ou encore la girafe de Nubie, chacune présentant des motifs et une aire de répartition distincts.
(Les différents pelages des 9 sous-espèces de girafes)
Pourtant, derrière cette image paisible d’un herbivore nonchalant se cache une réalité bien plus fragile.
Une extinction silencieuse et méconnue
En 2016, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe la girafe comme "espèce vulnérable" sur sa liste rouge. Une décision qui surprend, car l’animal semble encore présent dans de nombreuses réserves. Mais cette impression est trompeuse.
Entre 1985 et 2015, la population de girafes a chuté de 40 % à l'échelle du continent africain. En dehors des parcs protégés, la situation est alarmante. La croissance démographique fragmente leur habitat, et le braconnage les vise pour des raisons absurdes : vertus médicinales supposées de leurs os, cervelles ou queues, notamment contre le sida. Dans certaines régions comme la République Démocratique du Congo, les conflits armés aggravent la situation.
Liste rouge de l'IUCN des espèces menacées : www.iucnredlist.org/
La girafe de Nubie, par exemple, a vu sa population chuter de 97 % en Afrique de l’Est. Une véritable hécatombe silencieuse.
Pourquoi faut-il sauver la girafe ?
La girafe joue un rôle clé dans son écosystème. En mangeant les feuillages hauts, elle aide à maintenir la structure de la végétation, et disperse les graines sur de longues distances. Sa disparition aurait des conséquences en cascade pour d’autres espèces animales et végétales.
"Ce grand mâle utilise sa langue impressionnante pour atteindre les feuillages d’un acacia épineux. Chaque jour, il peut consommer jusqu’à 45 kilos de verdure. Malgré sa stature imposante, ce géant terrestre fait face à un défi de taille : la réduction constante de son habitat, qui l’oblige à défendre férocement son territoire."
Au-delà de son rôle écologique, la girafe est aussi un symbole : elle fascine depuis l’enfance, elle incarne l’Afrique sauvage, elle attire le tourisme éco-responsable.
Mais au rythme actuel, c’est tout un pan de la biodiversité mondiale qui disparaît : le taux d’extinction des espèces est aujourd’hui 100 à 1000 fois plus rapide que le rythme naturel. Le vivant ne peut plus suivre.
La lueur d’espoir : une population en hausse
Depuis 2015, les efforts de conservation commencent à porter leurs fruits. D’après la Giraffe Conservation Foundation, la population de girafes aurait augmenté de 20 % à l’échelle du continent africain.
Cette hausse est en partie liée à des méthodes de suivi plus précises. Autrefois, les scientifiques comptaient les girafes par survols aériens. Aujourd’hui, grâce à des relevés photographiques et des logiciels de reconnaissance d’images, chaque girafe est identifiée grâce à ses taches uniques.
Giraffe Conservation Foundation : https://giraffeconservation.org
Mais la progression est réelle sur le terrain. En Ouganda, par exemple, 15 girafes ont été transférées en 2015 vers le parc national du lac Mburo. Huit ans plus tard, elles sont 37.
Autre chiffre encourageant : la girafe du Nord, la plus menacée, comptait 4 780 individus en 2015, contre environ 5 900 aujourd’hui.
Que peut-on faire à notre échelle ?
Tout le monde peut agir pour la sauvegarde des girafes et, plus largement, de la biodiversité :
- Soutenir des ONG comme le WWF (www.wwf.fr) ou la Giraffe Conservation Foundation.
- Consommer de manière plus responsable (zéro déforestation, produits durables).
- Partager l’information pour sensibiliser le plus grand nombre.
- Soutenir des marques engagées dans la protection des espèces en danger.
Conclusion : La girafe, sentinelle d’un avenir incertain
La girafe incarne autant la beauté de la nature que sa vulnérabilité. Si les récentes nouvelles sur sa population sont rassurantes, elles ne doivent pas nous faire oublier que l’espèce reste menacée.
Mais l’espoir est là : des actions concrètes, portées par des humains engagés, peuvent renverser la tendance.